top of page

J'ai écrit une dystopie en étant autrice jardinière

  • Photo du rédacteur: Maïa Dugaire
    Maïa Dugaire
  • 29 janv.
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 31 janv.


©Annie Spratt, Pixabay
©Annie Spratt, Pixabay

À 23 ans, j'ai déjà écrit cinq romans : une fantasy avec ma meilleure amie au collège, un thriller fantastique lors de mes débuts sur Wattpad, une dystopie que vous connaissez déjà très bien puisque les deux premiers tomes ont déjà une place chez vous, et une romance à suspense qui attend patiemment de devenir le coup de coeur d'une maison d'édition.


Si je suis aujourd'hui parfaitement à l'aise avec ma routine d'écriture, ça n'a pas toujours été le cas... La raison ? Écrire de l'imaginaire en étant autrice jardinière, ça comporte son lot de difficultés. Je vous explique tout ça !



I - Être autrice jardinière, ça veut dire quoi ?

©Eden Moon, Pixabay
©Eden Moon, Pixabay

Depuis quelques années, de nombreux mots techniques font leur apparition dans le paysage littéraire français. Certains sont surprenant dans leur originalité et c'est précisément ceux-là dont je souhaite vous parler aujourd'hui. Êtes vous plutôt architecte, ou jardinier ? Rassurez-vous : il n'est pas question de réorientation dans votre carrière professionnelle mais bien d'un profil d'écriture lié à chaque auteur !


Les jardiniers sont des auteurs spontanés. Ils privilégient une liberté totale dans leur écriture, laissant souvent les personnages rythmer l'intrigue. Ils découvrent la fin de leur histoire lorsqu'ils l'écrivent et vibrent pour cette incertitude !

 

Les architectes, quant à eux, sont plus pragmatiques. Ils connaissent TOUTE leur histoire sur le bout des doigts avant d'en avoir posé le premier mot. Leur secret, c'est la planification. Ils consacrent des semaines, parfois même des mois, à donner vie à leur univers en prêtant une attention toute particulière à ses détails.


Bien sûr, ces définitions restent caricaturales. Vous n'êtes ni obligés de vous y identifier ni contraints de choisir leur binarité... Par exemple, j'ai moi-même souvent recours à un mot intermédiaire qui définit mieux mon rapport à l'écriture.


Je suis paysagiste.


Quand je débute un roman, je sais déjà comment il se terminera. Pour la petite anecdote, je commence même systématiquement mes histoires par le chapitre de fin ! En revanche, je ne parviens pas à structurer mes idées en amont. Alors j'offre à mes personnages la destination finale en leur laissant la liberté de m'y conduire.


II - Les difficultés d'écrire de la dystopie sans anticipation


©LuniPhenix, illustratrice de mon roman !
©LuniPhenix, illustratrice de mon roman !

A Last Chance est le texte avec lequel j'ai le plus appris. Dès ses débuts, j'ai su que j'avais dans mon imaginaire les ressources pour écrire un bon roman qui pourrait taper dans l'oeil d'une maison d'édition. Et j'ai eu raison : à l'été 2022, deux ans après avoir fini mon premier jet, j'ai reçu une proposition de contrat de la part de Mägikä (mon ancienne maison d'édition).


J'ai accepté. Et ça a marqué le début de ma carrière professionnelle dans l'écriture. Seulement voilà : le tome 1, j'avais déjà passé des ANNÉES à le réécrire sans jamais en être satisfaite. À cause de l'évolution constante de ma plume, à cause de ma maturité grandissante, à cause du manque de rigueur avec lequel j'avais créé mon univers.


Pour être totalement honnête, je n'avais même AUCUNE rigueur.


A Last Chance a été un cri du coeur. Ses personnages m'accompagnaient depuis des périodes très compliquées de ma vie et j'ai décidé de les laisser s'exprimer au cours du confinement du Covid 19 (un événement qui a été particulièrement difficile à surmonter pour moi). A Last Chance, ça a été ma thérapie. Je l'ai écrit pour guérir avant de l'écrire pour partager. De fait, j'en ai souvent négligé le worldbuilding pour lui préférer le développement psychologique de mes personnages. Et je m'en suis rendue compte lorsque j'ai travaillé la réécriture du tome 1, puis du tome 2, avec mon éditrice. J'ai été contrainte de m'imposer une timeline et une chronologie exigeantes pour donner du relief à ma saga sans créer d'incohérences et ça a été très dur de franchir cette étape après avoir écrit 2 tomes sur 3.


Malgré moi, je sentais bien que j'avais grillé des étapes. En surmontant ma frustration, j'ai même compris pourquoi...


J'ai écrit cette histoire dans la précipitation. Or, avec du recul, j'aurais souhaité lui offrir le temps dont nous avions toutes les deux besoin. J'aurais aimé planifié pendant des heures, me perdre sur Pinterest, imaginer les discussions entre mes personnages dans mes songes plutôt que de les cracher sur le papier pour survivre.

III - Écrire, ma thérapie

©©Monfocus, Pixabay
©©Monfocus, Pixabay

On dit souvent que dans chaque artiste se cache une âme abîmée qui cherche à guérir. Je n'aurais pas la prétention de parler au nom du monde entier mais en ce qui me concerne, c'est bien le cas.


Et oui... Si A Last Chance parle autant de survive, c'est bien parce qu'elle a représenté la mienne. Alessia et Logan m'ont apporté les cadeaux les plus précieux qui soient et je serai reconnaissante toute ma vie de leur avoir fait une place au bon moment. Cela ne m'empêche pas pour autant d'avoir peur de me lancer dans mon tome 3, maintenant que cette survive a laissé sa place à un sentiment beaucoup plus doux : la vie, tout simplement.


Avant, la thérapie par l'écriture était aussi vitale que l'air que je respirais : aussi était-elle spontanée. Avec Nos Combats Perdus, j'ai cependant découvert une autre manière de guérir. J'ai insufflé des combats et des valeurs à ce récit en guidant mes personnages précisément où je le souhaitais, et c'est devenu ma plus belle expérience d'écriture.


Ma plus belle histoire.


Je me suis davantage familiarisée avec la plannification pour ce roman et j'ai en parallèle pris davantage de plaisir à explorer les idées que je désirais développer au moment opportun. Chaque mot posé sur ce roman a été un nouveau souffle et m'a fait ressentir une fierté qui me porte encore aujourd'hui, plus d'un an après en avoir fini l'écriture.


Alors oui, à présent, je ne souhaite plus créer des récits en tant que jardinière. Surtout dans l'imaginaire (dystopie, fantasy, fantastique) où c'est devenu à mon sens beaucoup trop chronophage. Je suis en train d'apprendre qu'une guérison et qu'une liberté d'expression peuvent aussi être accompagnées d'une structuration bénéfique. Après tout, je n'ai jamais été aussi fière de moi qu'aux côtés de Nora et Isaac.


Et je crois que c'est aussi ce qui me plaît tant dans l'écriture. Hier j'étais jardinière, aujourd'hui je souhaite devenir architecte. Et demain ? Demain, je trouverai une nouvelle voie dans laquelle je m'épanouirai encore plus.


Je vous le souhaite aussi <3



Cet article vous a plu ? N'hésitez pas à le liker, le commenter et surtout à le partager autour de vous sur les réseaux sociaux ! Je vous invite par ailleurs à vous abandonner ma newsletter pour recevoir une fois par mois mes actualités, parmi lesquelles vous attendent de très belles interviews... Je vous confirme d'ailleurs que la toute première interview de cette année 2025 sera partagée dimanche 2 février ! Au programme ? Une discussion passionnée autour de l'une de mes sagas préférées....


Qui ai-je invité ? À vos théories !


Avec toute mon amitié,


Maïa


Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating

Bonjour et merci pour votre visite !

Lectrice passionnée, autrice engagée, historienne confirmée... Je suis très heureuse de vous inviter dans mon univers coloré pour discuter ensemble de notre passion commune : les livres !

Maïa

Pour recevoir
toute mon actu

Merci pour votre envoi

bottom of page